RÉFECTION DU PONT DE NILLY

En 2007, le pont de la Vallière, sur la route départementale n° 20 reliant Bletterans à Beaufort, a été restauré et élargi. Le tablier d'origine ne permettait pas le passage de véhicules de plus de deux mètres de large. Grâce à la mise en place de plaques préfabriquées et assemblées entre elles par un treillis métallique et un coulage en béton, la bande de roulement a été portée à quatre mètres.

Avant 1863, il n'y avait pas de pont sur la Vallière. A Nilly, une passerelle en bois de plus de 25 mètres de long, communément appelée la « planche » par les gens du village, permettait le passage à pied. Le bétail et les attelages passaient à gué quand la rivière n'était pas trop haute.

Le territoire de la commune s'étend de l'autre côté de la Vallière jusqu'à la Déroubé, un ruisseau qui fait la limite avec les communes de Frébuans puis Trenal. La commune de Nilly-La Levanchée a été rattachée à celle de Courlaoux en 1823. En 1861, M. Oudard est maire de Courlaoux, son adjoint M. Routhier de Nilly. C'est à ce moment-là qu'un rapport de l'agent voyer, M. Pusset, informe le maire que la passerelle de ce chemin communal est en très mauvais état, dépourvue de garde-corps et par là trop dangereuse à emprunter. Etant donné le coût de sa réfection, il serait intéressant de construire un pont, d'autant plus que cette route est appelée à prendre de l'importance avec l'arrivée du chemin de fer à Gevingey (ligne Lons-Bourg). La commune de Trenal pourrait être appelée à participer aux frais, car ce pont leur rendra également service pour écouler leurs produits vers la Bresse.

C'est l'adjoint Routhier qui est alors chargé d'engager les travaux. Les plans et devis de l'ouvrage sont rédigés par l'agent voyer Pusset. Le coût est estimé à 5400 francs, sans compter la charpente en bois.

Il y aura trois piles et deux culées en pierre de taille. Le tablier sera fait de madriers de chêne recouverts d'un plancher en peuplier. Les chênes seront à prendre dans les coupes de Nilly, il en faudra 100 en tout pour fournir les 25 m3 de charpente nécessaire. Dans un premier temps, une autorisation pour 80 arbres est accordée par l'office des forêts. Cela ne sera pas suffisant à cause du trop faible volume des troncs. 20 arbres supplémentaires seront abattus, débités et amenés à pied d'œuvre, comme tous les autres matériaux nécessaires à la construction du pont, par les prestataires de Nilly.

M. Petitjean, maître maçon à Saillenard, sera le seul entrepreneur à répondre à l'appel d'offre. Il dut pour cela mettre en caution un terrain lui appartenant afin de garantir l'exécution des travaux qui prendront fin en 1865.

Une souscription des habitants de Nilly avait été récoltée pour aider la Commune à financer les travaux. Il est bon de savoir que les prestataires étaient des propriétaires fonciers qui pouvaient payer leur impôt en prestations, c'est-à-dire en heures de travail ou en matériaux (cailloux ou autres).

André Gaulliard